Dossier : Une vision durable des soins de santé

Cette série d'articles illustre une diversité de solutions pour relever les défis auquel notre système de soins de santé est confronté. Des solutions imaginées, parfois, par les patients eux-mêmes.

 

Les soins de santé constituent un enjeu économique et sociétal important. Les dépenses courantes en faveur de ce secteur se chiffrent à 45 milliards d’euros, soit plus de 10 % du produit intérieur brut (PIB). Par comparaison, la part de la richesse nationale injectée dans les soins de santé était de 3 % seulement en 1970. Selon les estimations de l’INAMI (Institut National d’Assurance Maladie-Invalidité), cette croissance soutenue des dépenses en soins de santé a fait grimper l’espérance de vie en Belgique de 5,9 ans pour les hommes et de 4,5 ans pour les femmes en l’espace de quarante ans (1970-2010).

« Les soins de santé ne contribuent à l’amélioration de l’espérance de vie qu’à raison de 20 à 25 % », relève Jean Hermesse, secrétaire général des Mutualités Chrétiennes et président du Collège Intermutualiste National. « L’éducation, l’environnement, l’habitat, l’alimentation, l’emploi, la sécurité routière et la cohésion sociale ont beaucoup plus d’impact sur la santé. Il ne serait donc pas ‘rentable’ pour la santé d’investir trop dans les soins au détriment d’autres politiques. Il faut noter toutefois que l’allocation des ressources n’est pas optimale : trop peu de moyens sont affectés, par exemple, aux maladies chroniques et à la prévention. »

Les soins de santé ne contribuent à l’amélioration de l’espérance de vie qu’à raison de 20 à 25 %. L’éducation, l’environnement, l’habitat, l’alimentation, l’emploi, la sécurité routière et la cohésion sociale ont beaucoup plus d’impact sur la santé.
Jean Hermesse, secrétaire général des Mutualités Chrétiennes et président du Collège Intermutualiste National

Un rôle de pionnier

Pour cet observateur de premier plan, la professionnalisation du secteur de la santé s’est fortement accrue ces deux dernières décennies, que ce soit au niveau de la gestion des institutions, de l’organisation des soins ou de l’évaluation de leur qualité.

La réforme actuelle du paysage hospitalier imposée par la ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, Maggie De Block, s’inscrit dans cette même logique. Bien qu’il soit qualitatif et accessible, notre système de soins de santé est aujourd’hui confronté à des défis majeurs comme le vieillissement de la population, le développement des maladies chroniques, les innovations technologiques et le creusement des inégalités socio-économiques. Ces enjeux obligent tous les acteurs concernés à rechercher des solutions innovantes et durables, mais Philippe Defeyt, économiste à l’Institut pour un Développement Durable, nuance :

Notre complexité institutionnelle ne facilite pas les réformes en profondeur. Le fait d’avoir huit ministres en charge des matières liées à la santé induit même un risque sérieux de paralysie.
Philippe Defeyt, économiste à l’Institut pour un Développement Durable.
Jan Depoortere
Jan Depoortere, Senior Relationship Manager Social Profit à la Banque Triodos

La sixième réforme de l’État a, en effet, fait glisser vers les entités fédérées 17 % du budget de l’INAMI - soit un gros 5 milliards d’euros affectés aux soins de santé et à l’aide aux personnes.

Ce frein ne bride toutefois pas les initiatives nouvelles, comme le constate Jan Depoortere, Senior Relationship Manager Social Profit à la Banque Triodos. Celui-ci pointe deux évolutions majeures dans le domaine de la santé depuis que la banque s’est implantée en Belgique au début des années 1990.

« D’une part, les citoyens ne veulent plus de l’ancienne approche publique ‘paternaliste’ consistant à leur imposer tel modèle de soins ou telle institution. C’est particulièrement vrai dans le secteur de la prise en charge des personnes avec un handicap. D’autre part, les restrictions budgétaires qui affectent plus particulièrement certains pans de la santé et de l’aide aux personnes poussent – ou contraignent – les citoyens à proposer de nouvelles solutions qui émanent du terrain. »

Depuis 25 ans déjà, la Banque Triodos accompagne la mutation du paysage des soins de santé en finançant des projets privilégiant le bien-être des personnes, l’inclusion sociale et la durabilité (au niveau des bâtiments, notamment). À la fin 2017, le secteur des soins de santé représentait un montant global de crédits de plus de 256 millions d’euros, soit 17 % du portefeuille total de crédits de la Banque Triodos en Belgique.

« Nous voulons jouer un rôle de pionnier, comme nous l’avons fait en son temps pour les énergies renouvelables. Nous avons, par exemple, été la première banque à financer les maisons médicales. Cette stratégie suppose de prendre certains risques car les initiatives nouvelles que nous soutenons ne bénéficient pas toujours d’un soutien public », explique Jan Depoortere.

Soins de santé

Nous œuvrons pour des soins de qualité, diversifiés, qui soient accessibles et financièrement soutenables. Pour cela, nous finançons hôpitaux, maisons de repos et de soins, lieux d’hébergement pour personnes avec un handicap, maisons médicales, mutuelles ou encore les PME actives dans ce domaine.

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