Tous les pays sont désormais soumis à des droits de douane de minimum 10 pour cent sur les biens exportés vers les États-Unis, mais certaines régions sont plus durement frappées, notamment la Chine, dont les produits sont à présent taxés à 54 pour cent, et l’Europe, taxée à 20 pour cent. Ces nouveaux droits de douane devraient entrer en vigueur le 9 avril. Alors que l’UE est toujours en train d’élaborer sa réponse, la Chine a déjà riposté en taxant les marchandises américaines à 34 pour cent et en interdisant les exportations de minerais de terres rares. Chaque contre-mesure augmente le risque d’une véritable guerre commerciale mondiale.
Craintes croissantes d’une crise économique mondiale

Les nouveaux droits de douane annoncés constituent une menace sérieuse pour l’économie mondiale. La hausse des coûts va amener un ralentissement de l’activité économique, avec pour corollaire une hausse des prix à la consommation aux États-Unis et une baisse de la demande. En outre, l’incertitude accrue autour de la politique commerciale des États-Unis – y compris de potentielles nouvelles hausses des droits de douane, des négociations engendrant une baisse des droits de douane et des mesures de représailles en tous genres – devrait freiner la consommation des ménages et l’investissement des entreprises.
L’impact économique ne sera probablement pas identique dans toutes les régions du monde. Parmi les grandes économies, celle des États-Unis eux-mêmes risque d’être la plus atteinte étant donné que les droits d’importation vont probablement faire monter en flèche les prix des biens de consommation. L’impact sur les prix sera plus important pour les produits pour lesquels il n’existe pas de substitut américain. Si certains pays tels que le Royaume-Uni pourraient bénéficier de droits de douane relativement plus bas, les effets plus larges d’une guerre commerciale mondiale et d’une insécurité accrue sur les marchés vont probablement annuler tout gain potentiel. L’UE pourrait être confrontée au double défi d’une baisse de la croissance économique et de l’inflation, en particulier si elle s’abstient de riposter par des mesures énergiques. La Chine pourrait tenter de réorienter ses exportations de produits initialement destinés aux États-Unis vers d’autres marchés, en particulier l’Europe, provoquant un afflux de produits à bas prix. Globalement, l’incertitude politique accrue, les effets de second tour et les mesures de représailles vont avoir sur l’économie mondiale un impact qu’on ne mesure pas encore mais qui sera très certainement négatif. On s’attend donc à une plus grande volatilité du marché dans les semaines à venir.
Des marchés en pleines turbulences, avec des divergences régionales et sectorielles
Partout dans le monde, les marchés financiers ont fortement réagi à l’annonce des droits de douane de Trump, même si l’impact n’est pas identique dans toutes les régions et tous les secteurs. C’est sur les marchés boursiers américains qu’on a enregistré les pertes les plus importantes au cours des premiers jours, reflétant les risques significatifs qui pèsent sur la croissance économique et l’inflation au niveau national.
Au niveau sectoriel, les titres technologiques ont été parmi les plus sévèrement touchés. Beaucoup de grandes entreprises technologiques américaines dépendent largement des chaînes d’approvisionnement asiatiques, de sorte que la nouvelle taxation des importations en provenance de ces pays a ébranlé la confiance des investisseurs. De crainte qu’une récession ne réduise la demande d’énergie, ne diminue les dépenses de consommation et n’augmente les risques de crédit pour les banques, les secteurs de l’énergie, de la finance et des biens de consommation ont eux aussi fortement plongé. À l’inverse, les secteurs défensifs tels que la consommation de base, les télécommunications et la santé ont subi des baisses plus modestes, les investisseurs étant à la recherche d’une sécurité relative.
Alors que les marchés ont de plus en plus intégré les baisses des taux d’intérêt des banques centrales, les rendements des obligations d’État à long terme ont chuté en réaction à la baisse des prévisions de croissance. Les investisseurs semblent croire que les craintes de stagnation économique l’emporteront sur les pressions inflationnistes, incitant à l’assouplissement monétaire pour atténuer le ralentissement.
Les fonds Triodos s’avèrent résilients
Malgré le tumulte qui frappe le marché mondial, les fonds Triodos cotés en bourse ont jusqu’ici fait preuve d’une relative résilience par rapport aux indices de référence. C’est en grande partie dû à leur exposition assez faible au marché américain et à la priorité donnée aux actions défensives de qualité. Nos exigences minimales strictes et notre stratégie « bottom-up » pour la sélection minutieuse des titres ont permis d’atténuer les pertes dans les régions et les secteurs les plus exposés.
L’investissement à impact : plus essentiel que jamais
Aujourd’hui plus que jamais, l’investissement à impact fournit la meilleure stratégie pour mettre à la fois les humains et la planète à l’abri des chocs économiques. En mettant la priorité sur le développement durable, l’investissement à impact tend vers un monde où tous les individus disposent des outils et des ressources nécessaires pour mener une vie épanouie, et où l’économie fonctionne en harmonie avec la nature plutôt qu’à son détriment, en respectant les limites de la planète. Nous sommes convaincus qu’au-delà des principes éthiques qu’elle véhicule, cette approche favorise également des rendements financiers durables et à long terme étant donné qu’elle est la plus logique d’un point de vue économique.
En se concentrant sur les entreprises et les projets qui contribuent de manière positive à la société et à l’environnement, l’investissement à impact participe à créer un avenir où le bien-être économique et les limites de la planète vont de pair. Tandis que l’incertitude grandit au niveau de l’économie mondiale, les investissements ciblés restent un outil essentiel pour garantir la stabilité, l’équité et la résilience.
Nous allons continuer à suivre de près les évolutions et à adapter le positionnement de nos fonds de manière adéquate pour traverser les turbulences que nous connaissons actuellement.
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