Les combustibles fossiles sont la principale cause de la crise climatique. Selon le dernier rapport du GIEC, le charbon, le pétrole et le gaz ont généré 86% de l’ensemble des émissions de CO2 des dix dernières années. Nous ne pouvons plus nous permettre de rester dépendants des combustibles fossiles. Plus nous tardons à agir pour lutter contre le changement climatique, plus les conséquences seront graves et plus la facture sera élevée.
Accélérer le mouvement
Mais en quoi consiste précisément cette fameuse transition énergétique ? Pour que la transition énergétique réussisse, une production massive d’énergies renouvelables à partir de panneaux solaires et d’éoliennes ne suffira plus. C’est un combat dépassé, contrairement à ce qui était le cas voici quarante ans, lorsque Triodos fut la première banque à oser financer une éolienne. Entre-temps, les banques disposées à financer de grands projets solaires et éoliens sont légion.
Aujourd’hui, le défi réside dans la vitesse à laquelle nous voulons faire croître la production. Entre 2005 et 2022, l’utilisation d’énergies renouvelables a doublé en Europe, pour atteindre 23 %. L’objectif de l’UE à l’horizon 2030 est de 42,5 %.
Énergies intermittentes
Cela nous amène à une autre urgence en matière de transition énergétique : développer un réseau flexible et fiable. Parce que contrairement aux centrales au gaz ou au charbon, le solaire et l’éolien sont des énergies intermittentes qui, parfois, ne coïncident pas avec la demande. Par exemple, par une journée ensoleillée et très venteuse, la quantité d’énergie produite peut être considérablement supérieure aux besoins ou, au contraire, largement inférieure par une journée couverte et sans vent.
Actuellement, les pics plus fréquemment enregistrés sur un réseau alimenté par des installations solaires et éoliennes sont encore compensés en modulant l’énergie produite par les centrales au charbon et au gaz. Dans le cadre de la transition énergétique, ce rôle peut être repris par des super batteries capables d’emmagasiner l’énergie excédentaire pour la réinjecter dans le réseau lorsque c’est nécessaire. Le premier parc de batteries de stockage connecté au réseau belge de haute tension a été installé en 2021 par EStor-Lux, et financé par Triodos.
Transition thermique
La transition thermique est une autre urgence de la transition énergétique. En 2019, 68 % des ménages flamands se chauffaient encore principalement au gaz naturel, et 16 % au mazout. Pour Kay van der Kooi, chargé de relations chez Triodos IM et spécialiste du secteur de l’énergie, ces sources de chauffage ne peuvent pas tout simplement être remplacées par l’électricité. « Remplacer les 1.200 m³ de gaz consommés annuellement par les chaudières ou chauffages électriques d’un ménage moyen nécessiterait quelque 12.000 kWh d’électricité. » Et la facture d’électricité serait multipliée par quatre ! Les pompes à chaleur constituent une solution étant donné qu’elles sont beaucoup plus performantes que les chaudières électriques.
Ensuite, il y a aussi la cogénération, qui consiste à récupérer la chaleur résiduelle produite par les industries. Les communautés énergétiques intelligentes ou les réseaux thermiques créés par des citoyens ou des entreprises sont également des pièces du puzzle visant à redessiner le paysage énergétique. Vous en trouverez des exemples sous l’intitulé « énergie durable » à la rubrique À quoi sert votre argent, où nous présentons tous les projets que l’épargne qui nous est confiée par notre clientèle nous permet de financer.
Et pour terminer, au-delà de concrétiser plus rapidement un plus grand nombre d’alternatives, nous devons également accélérer le déphasage progressif des énergies fossiles, en commençant par ne plus accorder de nouveaux permis d’exploitation. C’est le but poursuivi par la campagne pour un Traité de non-prolifération des combustibles fossiles, que nous soutenons pleinement.
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