Croissance modeste
Les perspectives mondiales de la Banque Triodos tablent sur une croissance économique modeste de 3,1 % pour l'année prochaine. Cette prévision tient compte des phénomènes de récession aux États-Unis et au Royaume-Uni, ainsi que de l'essoufflement des économies de la zone euro et du Japon.
Bien que cette croissance ne soit pas suffisante pour améliorer la vie des habitants dans les marchés émergents, elle est conforme aux tentatives délibérées des banques centrales de lutter contre l'inflation en augmentant les taux d'intérêt. Cette politique rend les emprunts plus coûteux, ce qui freine les investissements. En outre, les préoccupations géopolitiques persistantes, telles que la guerre en Ukraine, l'escalade de la violence au Moyen-Orient et les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, viennent s'ajouter aux défis actuels.
La faible croissance qui en résulte ne répond pas aux attentes des investisseurs, ce qui incite les entreprises à se concentrer sur l'efficacité, les rachats d'actions ou d'autres stratégies d'accroissement de la valeur.
Au-delà des limites planétaires
Or, même cette croissance modeste signifie une augmentation de l'activité économique équivalente à l'économie du Royaume-Uni. C’est une source d’inquiétude car nous n'avons pas encore réussi à concevoir des activités économiques qui n'aient pas d'impact négatif sur les écosystèmes. Les limites planétaires ont d’ores et déjà été dépassées, alors que la croissance reste insuffisante pour une économie qui en est dépendante.
Vers une économie post-croissance
Dès lors, dans nos Perspectives économiques, nous approfondissons les voies menant à une ère post-croissance. Cela suppose de réformer l'économie de manière à ce qu'elle soit moins dépendante de la croissance et garantisse la prospérité pour tous. En ce qui concerne les pays riches, il est important de reconnaître qu'une richesse matérielle supplémentaire ne contribue pas nécessairement au bien-être général. Dans le même temps, l'arrêt de la croissance dans les pays riches peut permettre aux pays pauvres de progresser car une croissance inclusive plus importante dans ces pays est susceptible d’avoir un effet positif sur les conditions de vie.
Les voies menant à une économie post-croissance nécessitent des changements radicaux. Certains secteurs doivent progressivement disparaître, tandis que d'autres devront prospérer. Les secteurs très polluants tels que l'énergie fossile, la mode rapide et l'agriculture industrielle peuvent générer une valeur financière, mais ils érodent les valeurs environnementales et sociales et réduisent la prospérité (future).
Dans une économie post-croissance, il y a de la place pour les entreprises en redressement qui créent une valeur nette positive. Cette transformation nécessitera de profonds changements, des politiques mises en place aux comportements de chacun.e, mais il s’agit d’une entreprise viable.
En savoir plus ?
Téléchargez et lisez (en anglais) :
- nos perspectives à long terme 'Pathways to post-growth'
- nos perspectives pour les marchés émergents 'Power, inequality and post-growth'
- nos perspectives pour les marchés avancés 'Growth addiction threatens climate action'
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