Un voilier datant de 1904, entièrement restauré et entièrement accessible aux personnes handicapées, répondant au nom de De Zeeland. Ce navire est le pilier de la Fondation De Zeeland, qui suit les recettes de la navigation commerciale pour offrir à chacun une belle journée sur l'eau. Peter van 't Wout, fondateur : « Si un enfant en fauteuil roulant souhaite aider le capitaine à naviguer, il le peut. »
Van 't Wout (68 ans) est confiné au fauteuil roulant depuis 44 ans. Jeune, il travaillait comme plongeur en eaux profondes pour une société de sauvetage, nettoyant des épaves de navires. À 24 ans, les choses ont mal tourné.
Comment vous êtes-vous retrouvé en fauteuil roulant ?
« Je travaillais dans la mer de Chine méridionale, à une profondeur de 60 mètres, et j'ai contracté un accident de décompression. Un risque du métier, également appelé maladie des plongeurs et qui survient lorsqu'une personne travaille sous haute pression pendant une longue période. Elle peut causer des dommages permanents si elle n'est pas traitée assez rapidement. Ça a été le cas pour moi. J'ai subi des dommages permanents au niveau du système nerveux et je me suis retrouvé en fauteuil roulant.
Pendant des années, la lutte a été considérable. J'avais eu un travail très actif, j'avais voyagé dans le monde entier, une vie d'aventurier... Et soudain, j'étais à la maison et je ne pouvais plus rien faire. Mais je n'ai jamais été oisif. Rester assis, d’accord, mais je ne veux pas rester immobile. »
Qu'avez-vous fait depuis ?
« Dans les années 1980, je proposais des bungalows de vacances sur mesure, accessibles à tous. J'étais le premier au Royaume-Uni à le faire et cela rencontrait un vrai besoin. À l'époque, les installations de vacances étaient rarement accessibles aux personnes à mobilité réduite, et elles étaient peu réglementées. Si vous partiez en vacances en avion, vous étiez littéralement hissé à bord par un chariot élévateur.
Aujourd'hui, la réglementation est bien meilleure et les personnes à mobilité réduite peuvent trouver un hébergement dans n'importe quel hôtel ou village de vacances. C'est formidable et j'ai toujours essayé de faire ma part. Par exemple, en conseillant les hôteliers sur les moyens simples d'adapter leurs hôtels pour les rendre plus accessibles. J'ai toujours été un défenseur d'une plus grande accessibilité et j'essaie de supprimer les obstacles physiques et financiers. »
Ces dernières années, vous l'avez fait d'une manière très particulière. Pouvez-vous nous en dire plus sur la Fondation De Zeeland ?
« Par le biais de la Fondation De Zeeland, nous organisons des voyages en bateau pour des personnes qui n'auraient normalement pas l'occasion de le faire. Il s'agit, par exemple, de familles bénéficiant de prestations sociales ou de familles ayant un enfant souffrant d’un polyhandicap. Plusieurs fois par an, nous organisons une merveilleuse journée sur l'eau pour ces groupes cibles. Nous la finançons par des dons et par les recettes des événements commerciaux que nous organisons à bord de De Zeeland, comme les mariages et les fêtes d'entreprise.
Par exemple, nous naviguons plusieurs fois par an pour De Zonnebloem, une fondation qui propose des voyages et des événements aux personnes souffrant de handicaps physiques. Notre voilier est parfaitement adapté à de tels passagers. Les passerelles sont suffisamment larges pour les fauteuils roulants, les déambulateurs et les scooters de mobilité, et un ascenseur vous permet de descendre sous le pont. En outre, nous disposons d'une toilette spacieuse avec un lit-brancard, où une personne à mobilité réduite peut être changée. Et nous avons installé des plateformes élévatrices à l'arrière pour que les enfants en fauteuil roulant puissent aider le capitaine à naviguer. »
Entièrement accessible à tous. Ça a toujours été comme ça ?
« Pas du tout. J'ai trouvé De Zeeland il y a sept ans à Amsterdam. À l'époque, le navire était gravement négligé et en mauvais état, mais je l’ai acheté quand-même. J'ai vu tout son potentiel, même s'il y avait beaucoup de travail à faire. Nous avons passé un an et demi à le restaurer, en travaillant sept jours par semaine. Tout a dû être enlevé et remplacé, du câblage aux tuyaux d'eau.
Nous sommes extrêmement satisfaits du résultat de notre travail. Aujourd'hui, De Zeeland est l'un des lieux d'événements les plus célèbres de la région de Rijnmond, avec un beau salon, un bar à expresso et un pub anglais. Est-il beau ? Peut-être pas. Mais nous avons appris à l'aimer pour ce que nous en faisons. »
Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans votre travail ?
« En dehors de la période COVID-19, nous naviguons environ 70 fois par an. Soixante de ces voyages sont commerciaux ; les dix autres sont spécialement destinés aux familles qui ont besoin d'un peu de soutien. Ce sont ces voyages-là que j'attends avec le plus d'impatience. Ce sont des journées vraiment spéciales ; que nous transformons en vraies journées festives : il y a de la musique, des CliniClowns pour les enfants, des infirmières qui peuvent soulager les parents d'un enfant handicapé. C'est génial à voir. Des visages souriants, des parents qui se détendent petit à petit et s'amusent, des enfants qui vivent le plus beau jour de leur vie... C'est pourquoi nous le faisons. Parce que tout le monde mérite une journée spéciale sur l'eau. »
Pourquoi avez-vous choisi la Banque Triodos ?
« La responsabilité sociale des entreprises est dans nos gènes et il en va de même pour la Banque Triodos. Nos philosophies et nos missions se complètent bien. C’est un soutien qui fait chaud au cœur, et cela nous rend très heureux. »
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