Anneleen De Bonte avoue être friande de jeux de mots, même si elle commence doucement à s’en lasser. « Ces blagues autour des œufs nous poursuivent depuis des années », raconte en riant la bénévole du mouvement citoyen Kwartiermakerij, à Diest. « En fait, nous sommes devenus de vrais experts ! »
Imaginez : une eggspo ou une eggsperience organisée dans une structure en bois ayant la forme d’un œuf, et qui a été baptisée Kwartiermaker-ei. « Tout cela est très symbolique », résume Anneleen, avant de pondre encore quelques métaphores : « ensemble, nous couvons la ville de demain et nous donnons des ailes à nos idées. »
Le plus grand nombre de bâtiments classés par habitant, après Bruges
Le mot « ensemble » est à prendre au pied de la lettre. L’organisation Kwartiermakerij dépend entièrement de l’implication bénévole de citoyens engagés tels qu’Anneleen. Au sein de Kwartiermakerij, on rencontre divers bénévoles ayant chacun une expertise propre, comme un spécialiste en mobilité ou des professionnels du secteur des soins.
« À Diest se trouve un grand centre psychiatrique et une institution pour adultes ayant une déficience mentale. Nous réfléchissons à des manières d’inclure ces personnes dans la société, et pas seulement au sein d’institutions. »
L’organisation a vu le jour lorsqu’il a fallu réfléchir à la réaffectation d’un élément du patrimoine de la ville, une citadelle. « Malgré sa taille réduite, Diest a beaucoup à offrir. Après Bruges, notre ville est celle qui compte le plus de bâtiments classés par habitant. Cela constitue un potentiel énorme, mais c’est aussi un défi, pour une si petite localité, de trouver une affectation à tout ce patrimoine. »
La réaffectation de la citadelle a entretemps été remise à plus tard. Anneleen le reconnaît volontiers, mener des pourparlers avec la ville pour un tel chantier est loin d’être une tâche facile. C’est précisément pourquoi un lieu de rencontre tel que le Kwartiermaker-ei est si important dans la ville. « Nous espérons pouvoir créer un dialogue. »
Un soutien qui apporte un effet de levier
L’organisation a pu compter sur le soutien de la Triodos Foundation dès l’entame du projet. Elle a reçu 2.000 euros pour la réalisation de la structure. « Naturellement, une telle œuvre nécessite bien plus de moyens encore », reconnaît Anneleen. « Mais ce qu’a fait Triodos nous a vraiment permis de mettre le projet sur les rails. Le don a eu un effet levier, crucial quand on est dans une phase de lancement. Grâce à ce premier soutien, d’autres institutions ont franchi le pas et décidé de nous aider. »
La structure de l’œuf mesure 4,5 sur 3,5 mètres, un espace suffisant pour accueillir une dizaine de personnes. Il ne lui manque que la fondation et le revêtement final. Un financement supplémentaire est nécessaire pour couler le béton. L’œuf est temporairement hébergé dans un atelier, Woodfactory, dans les locaux de l’entreprise de construction locale Houben. Anneleen les considère comme l’un des principaux sponsors car ils ne doivent pas payer la moindre heure. Une journée portes ouvertes a été organisée dans l’atelier. Pour des raisons sanitaires, seules les partenaires ont été invités. Cet automne, un premier événement est prévu pour un public plus large. « Notre œuf pourra enfin éclore ! »
En savoir plus ?
Certains projets locaux n’entrent pas (encore) dans les conditions pour obtenir un crédit. Pourtant,ces initiatives sont nécessaires pour le bien-être de la société et pour l’environnement. Pour les soutenir, faites un don à la Triodos Foundation.
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