La ferme De Wassende Maan fut l’une des premières fermes biologiques en Flandre : elle propose à ses abonnés des colis de légumes et de fruits produits localement. PachaGreens recherche également différentes manières de créer des cultures durables, notamment en cultivant des minilégumes. Et le restaurant Lokaal a décidé de cuisiner tous ces légumes.

La logistique de livraison de légumes

“De nombreux restaurants nous demandent de livrer des légumes, mais, pour des raisons logistiques, c’est parfois difficile”, explique Jan Vanhuysse. Pouvoir se faire livrer des légumes provenant de différentes fermes relève souvent du défi pour les restaurants. “Mais bientôt, il y aura une nouvelle plateforme qui facilitera les contacts entre les fournisseurs et les acheteurs. Tous les fruits et légumes seront rassemblés en un seul lieu et pourront être enlevés et transportés vers les restaurants et magasins.” Il ne reste plus qu’à attendre que cette plateforme, de son nom VANIER, entre en service.

Le timing imposé par la nature

La nature ne peut pas être bousculée. Dans l’horeca, les commandes ne sont faites que quelques jours à l’avance, mais il faut deux à trois semaines aux producteurs pour produire des légumes. Il faut donc prendre certaines dispositions, mais c’est possible du moment que les parties savent ce que l’on attend d’elles. Outre les quantités, les consommateurs doivent aussi savoir qu’ils ne pourront par exemple pas avoir des tomates en hiver, comme elles ne poussent pas en hiver.

À la ferme De Wassende Maan, des colis sont proposés chaque semaine. Lorsqu’ils ont commencé, la formule était nouvelle ; maintenant, les consommateurs sont un peu moins intéressés car ils veulent aussi pouvoir décider quels fruits et légumes ils veulent recevoir. Cette ferme y a réfléchi et via une application, les gens peuvent à présent modifier leur commande jusqu’à deux jours avant la date de livraison prévue en ajoutant ou en modifiant leur panier.

Le fait que l’on insiste un peu trop pour l’instant sur l’alimentation facile et abordable, sans penser par exemple aux conséquences des aliments préemballés sur la santé est une autre source de préoccupation pour les différents interlocuteurs. Comme le fait de ne pas penser non plus d’ailleurs au prix des légumes : les gens sont persuadés que les aliments ne coûtent pas cher, mais ce n’est pas vrai. Notamment en Belgique. Rien que la main d’œuvre pour la récolte des fruits et des légumes coûte des milliers d’euros aux agriculteurs. Et c’est sans compter le transport.

La Banque Triodos a financé une étude menée par EOSTA, distributeur de légumes et de fruits frais biologiques, pour estimer le coût des facteurs externes. En ajoutant ceux-ci au coût des fruits, on se rend vite compte que les fruits provenant de l’étranger sont bien plus chers que ceux produits localement et biologiquement.

Promouvoir les circuits courts et le changement de mentalité

Si la ville de Gand souhaite promouvoir les circuits courts et inciter les habitants à consommer plus localement, il faudra que la ville s’en donne les moyens. D'une part en optimisant l’approvisionnement (en centralisant l’offre et en facilitant les livraisons), et d'autre part en changeant les mentalités des consommateurs.

L’horeca et principalement les écoles doivent commencer à penser différemment pour faire coïncider leurs menus aux légumes et fruits de saison. Différentes initiatives seront également nécessaires pour favoriser les collaborations et les regroupements, plutôt que d’essayer seul dans son coin de changer les mentalités. Tout le monde est d’ailleurs d’accord autour de la table pour dire que l’alimentation bio est un principe ‘normal’ ; ce n’est ni un effet de mode ni un phénomène marginal. Tout le monde est aussi d’accord pour dire que les légumes de nos jardins ont aussi meilleur goût!