Au cours des dernières années, nous avons été choqués par des histoires effrayantes sur l’industrie de la mode et du textile. Un épisode marquant a été certainement celui du drame au Rana Plaza en 2013, où l’effondrement d’un bâtiment a fait plus de 1.100 morts au Bangladesh. Récemment encore, une enquête de la BBC révélait que de jeunes réfugiés syriens étaient exploités dans des ateliers de fabrication de vêtements en Turquie.
À tout cela s’ajoute la préoccupation de l’impact sur l’environnement. La mode se révèle être une industrie particulièrement polluante en raison des produits chimiques qu’elle utilise et des quantités d’eau qu’elle gaspille. Seule, l’industrie de la mode et du textile produit près de 10% des émissions mondiales de CO2.
Mais que pouvons-nous faire concrètement pour suivre la mode tout en respectant notre propre éthique ? Voici les 6 conseils de notre spécialiste du secteur, Alexia de Jonghe, Relationship Manager Sustainable SME à la Banque Triodos.
1. Chic et pas cher ? À vérifier
Lorsque vous apercevez une jolie chemise à 5 euros dans les rayons, fortes chances qu’elle soit produite de manière non durable. Mais détrompez-vous, ce n’est pas parce que le prix de la chemise augmente que sa durabilité sera assurée. L’image de la marque joue souvent un rôle bien plus important dans le prix de vente.
Pour savoir comment votre marque préférée se porte en matière de durabilité, les sites de référence Rank a Brand ou achACT restent des excellents outils. Découvrez ainsi l’action de nombreuses marques vis-à-vis de la protection de l’environnement et du droit social.
2. Lisez les étiquettes
Vous avez déjà l’habitude de vérifier les étiquettes des produits alimentaires que vous achetez ? Pensez alors à faire la même chose avec les vêtements. Vous serez surpris de découvrir le nombre d’informations que celles-ci reprennent déjà. Entre autres, le genre de tissus utilisés ou le lieu de production. Ces deux éléments peuvent en dire déjà long sur la confection de l’article.
Quand vous lisez, par exemple, qu’il s’agit de coton biologique, vous savez que le vêtement a été produit de la manière la plus écologique possible, mais vous n’en savez toujours rien sur les conditions de travail ou les droits sociaux des ouvriers qui l’ont produit. C’est là que les certifications peuvent vous aider davantage.
De plus en plus de marques et boutiques optent pour des vêtements certifiés durables. Un bel exemple de certification fiable est le Global Organic Textile Standard (GOTS) : celui-ci garantit un minimum de 70% de fibres certifiées biologiques, une fabrication à faible impact écologique et des conditions de travail décentes.
3. Pensez aux boutiques durables
Pour être certains d’acheter équitable, écologique ou carrément durable, le plus simple est de faire un tour dans une de nombreuses boutiques durables qui commencent à voir le jour, même en Belgique. Pensez par exemple à Y-dress à Bruxelles ou Supergoods à Gand.
Retrouvez l’histoire de Olga Van Genechten, qui gère Supergoods, une boutique de mode durable à Gand où style et éthique vont bien ensemble.
4. Achetez moins
Le monde de la mode évolue très rapidement. Les grandes enseignes renouvellent leurs collections toutes les semaines et même les plus petites boutiques sont désormais obligées de rafraîchir leurs vitrines tous les mois. Tentant, n’est-ce pas ? Sauf qu’en regardant cela de plus près, on s’aperçoit que nous produisons aujourd’hui 400% plus de vêtements qu’il y a 20 ans. De plus, il faut environ 10.000 litres d’eau pour produire 1 kilo de coton et nous gaspillons 2.500 litres d’eau pour une chemise et 7.000 litres pour un jean.
Parfois, la solution la plus simple est de moins acheter. Regardez attentivement votre garde-robe, avez-vous vraiment besoin d’acheter de nouveaux vêtements tous les mois ? À ce propos, le documentaire The True Cost de Andrew Morgan offre un bel aperçu de ce qu’il se cache derrière le monde de la fast fashion.
5. Offrez une seconde vie à vos vêtements
Ne jetez pas tout de suite vos vieux vêtements. Si vous n’êtes pas à l’aise avec fil et aiguille, vous trouverez certainement dans votre quartier une couturière prête à réparer vos vêtements. C’est l’environnement et la couturière qui vous remercieront.
En revanche, si vous souhaitez vous débarrasser des vêtements que vous ne portez plus, offrez-leur une seconde vie en les déposant dans une des nombreuses bulles à vêtements en Belgique, comme celles proposées par Terre, une asbl active dans la récupération de vêtements. Cette activité à haute intensité de main-d’œuvre permet de créer des emplois stables pour des personnes éloignées des circuits traditionnels de l’emploi.
6. Achetez responsable
C’est le début de l’été et il vous faut quand même quelque chose pour aller à la mer ? Avant de tester les plages nudistes, sachez qu’il existe de plus en plus d’événements « vide-dressing » où vous pouvez échanger vos vêtements sans toucher à votre portefeuille.
Enfin, pour des prix souvent avantageux, il existe un vaste réseau de boutiques de vêtements de seconde main, comme les Magasins du Monde d’Oxfam. Vous pourrez y donner ou acheter des vêtements et ainsi agir pour l’environnement et financer des projets de lutte contre la pauvreté.
Vous avez d’autres idées ? Partagez-les avec nous sur Facebook ! Vous avez envie de lancer votre propre commerce ? Sachez que la Banque Triodos finance des commerçants durables qui ne se limitent pas à rechercher le profit, mais prêtent aussi attention aux valeurs sociales et écologiques. Il peut s’agir de spécialistes en produits traditionnels tels que les vêtements ou les jouets durables, mais aussi de fournisseurs de produits ou services plus spécifiques. N’hésitez pas à contacter nos collaborateurs spécialisés, ils se feront un plaisir de répondre à vos questions.
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